◼️ 20 ans après la mort de l’ourse Cannelle, il est urgent de poursuivre la restauration de la population d’ours des Pyrénées 🐻🧬
Le 1er novembre 2004, Cannelle, dernière ourse de souche pyrénéenne, était abattue par un chasseur, marquant un tournant tragique pour l’avenir de l’espèce. Deux décennies plus tard, malgré les lâchers réalisés, la population d’ours des Pyrénées est toujours « en danger critique d’extinction » selon le classement UICN.
Les résultats d’une étude de notre association sur l’évolution de la consanguinité de la population, révélés ici pour la première fois, sont alarmants.
Des perspectives inquiétantes
La consanguinité de la population d’ours ne cesse d’augmenter.
Le coefficient la mesurant a atteint la cote d’alerte de 15% et, sans intervention, il atteindra 20% dans quelques années(4).
Ce seuil de 20% est reconnu comme critique et à ne pas dépasser par la communauté scientifique(1).
Plus inquiétant encore, les générations d’oursons naissant dans les Pyrénées dépassent déjà les 20% de consanguinité depuis 2022(4).
Cette situation s’explique par le trop faible nombre d’individus fondateurs : 90% de la population actuelle descendent de seulement deux femelles : Mellba (en vert dans l’arbre généalogique ci-dessous) et Hvala (en rose), et d’un mâle : Pyros.
L’augmentation de la consanguinité est incontestablement une menace forte et croissante pour la viabilité de la population.
Des effets déjà visibles
Les conséquences de cette consanguinité se font déjà sentir.
Le nombre d’oursons par portée et leur taux de survie est en baisse pour les portées consanguines qui sont de plus en plus nombreuses(3).
A l’avenir, la population pourrait également devenir plus sensible aux maladies, et des malformations pourraient apparaître.
Il est urgent d’agir !
La solution est connue : il faut lâcher de nouveaux ours pour « apporter du sang neuf ». Et l’heure n’est plus à la procrastination : Plus nous laisserons la consanguinité augmenter, plus il faudra lâcher d’ours pour la corriger (3)!
Face à ce constat préoccupant, nous demandons :
- Le remplacement urgent des quatre ours tués en 2020-21, conformément aux préconisations scientifiques (3) et à l’engagement de l’Etat (5) ;
- La réorientation immédiate du Plan Ours vers l’objectif de restauration d’une population viable, en accord avec les obligations légales de la France (6) .
En cette date anniversaire, Pays de l’Ours – Adet appelle à une mobilisation collective pour honorer l’héritage de Cannelle. Il est de notre responsabilité d’agir maintenant pour assurer un avenir à l’ours dans les Pyrénées.
Nous ne laisserons pas des considérations court-termistes gâcher 40 ans de travail consacrés à la préservation de cette espèce emblématique du patrimoine naturel et culturel de nos montagnes.
Sources :
- 1 OFB, Rapport d’expertise analyse démo-génétique de la population d’ours brun du massif des Pyrénées, 2021
- 2 Bassi C., Etude de la taille efficace et de la diversité génétique de la population d’ours brun des Pyrénées, 2021
- 3 MNHN, Expertise collective scientifique « L’Ours brun dans les Pyrénées », 2013
- 4 Pays de l’Ours – Adet, Evolution du coefficient de consanguinité de la population d’ours des Pyrénées, 2024
- 5 DREAL Occitanie, Plan d’action Ours brun 2018-2028, 2018
- 6 Conseil des Communautés Européennes, Directive 92/43/CEE du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages
Pour en savoir plus
Ensemble, sauvons l’ours dans les Pyrénées !
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